Jean Bernabé

Jean Bernabé est un écrivain et linguiste martiniquais né en 1942 au Lorrain (Martinique) et décédé en 2017 à Schœlcher. 

Il est une figure emblématique de la créolistique, discipline qu’il a largement contribué à fonder dans les Petites Antilles et en Guyane. Outre sa carrière universitaire, il fut co-fondateur du mouvement littéraire et culturel nommé La Créolité.

Parcours académique et engagement linguistique

Contributions majeures

Co-auteur avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant du célèbre manifeste Éloge de la créolité (1989), texte fondateur du mouvement culturel qui valorise l’identité créole pluraliste.

Fondateur et directeur du GEREC-F (Groupe d’études et de recherches en espace créolophone et francophone) depuis 2003, il a structuré les recherches linguistiques et culturelles sur les créoles.

Créateur de la première graphie normalisée phonético-phonologique du créole des Petites Antilles, largement adoptée aujourd’hui.

Auteur de nombreux ouvrages sur la linguistique, la syntaxe créole, ainsi que de plusieurs romans et essais, dont :

• La Fable créole, 2001,
• La Graphie créole, 2001,
• La Malgeste des mornes, roman, 2006,
• Fondal-Natal, essai, 1976 3 volumes,
• Fondas-Kréyol, essai, 1982,
• Éloge de la créolité, essai, 1989 (avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant),
• Le Bailleur d'étincelle, roman, 2002,
• Précis de syntaxe créole, linguistique créole, 2003,
• Le Partage des ancêtres, roman, 2004,
• Sur les chemins de l'histoire antillaise. Mélanges offerts à Lucien Abenon (avec Serge Mam-lam-Fouck) 2006,
• Litanie pour le nègre fondamental, roman, 2008,
• La Dérive identitariste, Préface de Jean-Rémi Lapaire, postfaces de Robert Saé, Maurice Laouchez, Jean-Luc Bonniol, essai, 2016

Héritage et influence

Jean Bernabé est une référence incontournable dans les études sur la créolité, la linguistique créole et la littérature caribéenne. Il s'est engagé pour la reconnaissance et la valorisation officielle du créole comme langue à part entière dans les institutions éducatives. 

Sa pensée a évolué vers une réflexion philosophique sur l’identité et la mondialisation, s’alarme contre les dérives identitaires et contribue à une meilleure compréhension de la place des sociétés créoles dans le monde contemporain.