Martinique A nu

Jenny Alpha

Un siècle de combats pour la voix créole sur les grandes scènes de France

Jenny Alpha, comédienne et chanteuse, Martinique

Comédienne et chanteuse

Naissance 22 avril 1910
Décès 08 septembre 2010 à 100 ans
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Jenny Alpha, de son vrai nom Jenny Georges Alpha, est une comédienne, chanteuse, danseuse et chef d'orchestre martiniquaise, figure légendaire de la culture créole et pionnière des artistes antillais en France. 

Née le 22 avril 1910 à Fort-de-France (Martinique), issue d'un milieu bourgeois cultivé, elle arrive à Paris en 1929 pour des études d'institutrice avant de se consacrer au théâtre, à la danse et à la musique. 

Symbole de résilience face aux préjugés racistes, elle incarne la créolité, la négritude et l'héritage afro-caribéen sur les scènes françaises pendant un siècle.​

Parcours artistique

Dès Paris, Jenny Alpha fréquente les surréalistes comme Robert Desnos et les figures de la Négritude, Aimé Césaire, Suzanne Césaire, Léopold Sédar Senghor, tout en s'initiant à la gymnastique rythmique et en organisant un gala carnavalesque au musée Guimet en 1939

Bloquée au théâtre par le racisme colonial, elle brille dans le music-hall au cabaret À la canne à sucre, puis crée en 1950 l'orchestre Les Pirates du rythme, mêlant jazz, variété et rythmes antillais pendant 15 ans.​

À partir des années 1950-1960, elle conquiert les planches avec le rôle de Neige dans Les nègres de Jean Genet (1959, mise en scène Roger Blin), puis des classiques (Shakespeare, Corneille, Sophocle ) et des auteurs antillais comme Aimé Césaire

Dans les 1980 , elle triomphe dans Folie ordinaire d'une fille de Cham de Julius Amédée-Laou avec Daniel Mesguich, et poursuit au cinéma, à la télévision et à la radio jusqu'à un siècle.​

Collaborations et réseaux

Jenny Alpha collabore avec Duke Ellington, Joséphine Baker, Jean-Louis Barrault, Charles Trénet et des intellectuels comme André Breton, Picabia

Pendant l'Occupation – elle cache une famille juive résistante avec son mari Noël Villard, elle anime des émissions radio sur les cultures francophones (Haïti, Antilles, Afrique). 

Ses tournées internationales (Finlande, Grèce, Italie, Maroc ) diffusent la culture caribéenne via les casinos et les music-halls.​

Œuvres marquantes

Au music-hall, ses chansons en créole , français, espagnol et anglais présagent le folklore martiniquais. Au théâtre, Les nègres (1959), La tragédie du roi Christophe (Aimé Césaire), Folie ordinaire d'une fille de Cham (1980) marquent plus de 60 pièces. 

À la radio, ses émissions valorisent l'interpénétration culturelle ; son autobiographie Paris créole blues (2011) témoigne de son combat. 

À 98 ans, elle enregistre un disque de chansons.​

Impact culturel et héritage

Jenny Alpha lutte un siècle pour la reconnaissance des artistes noirs au théâtre classique, contre l'exotisme réducteur, enrichissant le patrimoine immatériel antillais. Icône de la diaspora caribéenne, promue Officier des Arts et des Lettres en 2005, elle inspire par sa longévité et son humanisme universel. 

Une place Jenny Alpha lui est dédiée dans le 15ᵉ arrondissement de Paris (2013).​

Dernier hommage

Jenny Alpha décède le 8 septembre 2010 à Paris (15ᵉ) , centenaire, des suites d'une chute. Des centaines lui rendent hommage à l'église de la Madeleine ; ses jambes perdurent via des documentaires comme Un siècle de Jenny et sa plaque commémorative au 39 rue de l'Abbé Groult.

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