
Actrice, danseuse, chanteuse |
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| Naissance | 21 novembre 1907 |
| Décès | 07 décembre 1999 à 92 ans |
Darling Légitimus, de son vrai nom Marie Berthilde Paruta (dit Mathilde), est une actrice, danseuse et chanteuse de music-hall française d'origine martiniquaise, pionnière des artistes noirs francophones au XXᵉ siècle.
Née le 21 novembre 1907 au Carbet (Martinique) , orpheline précocement et élevée au Vénézuela , elle arrive à Paris à 16 ans pour conquérir les scènes. Figure de la Revue nègre, autrice de biguines et mazurkas , elle incarne l'héritage afro-caribéen et la créolité dans le cinéma, le théâtre et le music-hall, traversant des décennies avec une présence inaltérable.
Parcours artistique
Orpheline à deux ans, Darling Légitimus grandit à Caracas chez une tante avant de rejoindre Paris en 1923, déterminée à devenir danseuse et chanteuse dans un monde où les artistes noirs sont rares.
En 1925 , elle intègre la Revue nègre au bal Blomet, aux côtés de Joséphine Baker et Sidney Bechet, adoptant le nom de Miss Darling puis Darling Légitimus après son mariage avec Étienne Légitimus, fils du député guadeloupéen Hégésippe Légitimus.
Dans les années 1930, elle est auteure , compositrice et interprète de chansons antillaises, se produisant au bal Blomet avec Sosso Pé-En-Kin et posant pour Pablo Picasso et Paul Belmondo.
Au cinéma dès 1933 (Bouboule 1er roi nègre), elle tourne sous la direction d' Henri-Georges Clouzot (Le salaire de la peur, 1953) et Raymond Rouleau (Les sorcières de Salem, 1957).
Au théâtre dès les années 1950, elle crée Les nègres de Jean Genet et La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire.
Collaborations et réseaux
Darling Légitimus fréquente les cercles de l'Art nègre parisien, croisant Paul Colin, Sidney Poitier et des musiciens caribéens, tout en refusant de collaborer avec l'occupant pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 1954, elle rejoint la troupe Les Griots , première compagnie théâtrale entièrement noire en France, avec Sarah Maldoroh et Toto Bissainthe.
En 1975, avec Benjamin Jules Rosette, elle fonde le premier théâtre noir de France, espace dédié aux artistes noirs de Paris.
Sa famille artistique comprend Arletty, Fernandel , Marlon Brando et Coluche, tandis que ses descendants, Théo Légitimus, Pascal Légitimus, Ariane et Gésip Légitimus, perpétuent la dynastie des artistes antillais.
Œuvres marquantes
Au music-hall, ses biguines et mazurkas enregistrées dans les années 1930 diffusent la culture créole à Paris.
Au cinéma, outre Le salaire de la peur , elle brille dans Rue cases-nègres (1983) d'Euzhan Palcy où à 76 ans, elle remporte la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise.
Au théâtre, ses rôles dans Les verts pâturages (ORTF, 1960 ) et À la rencontre du petit matin (1976, tournée en Guadeloupe et Martinique) marquent son engagement négriste.
Impact culturel et héritage
Darling Légitimus ouvre la voie aux artistes antillais en France, de la Revue nègre aux théâtres engagés, valorisant la diaspora caribéenne face aux stéréotypes exotiques.
Matriarche d'une lignée artistique, elle inspire des générations en incarnant résilience créole et dignité afro-antillaise, promue Chevalier de la Légion d'honneur en 1998.
Son œuvre hybride, music-hall, cinéma, théâtre, enrichit le patrimoine immatériel martiniquais dans l'espace francophone.
Dernier hommage
Darling Légitimus s'éteint le 7 décembre 1999 au Kremlin-Bicêtre (France), à 92 ans .
Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise (cas 16411 ). Hommages affluents via le documentaire Darling Légitimus, ma grand-mère, notre doudou (1996) de Pascal Légitimus, et sa mémoire perdue comme pionnière de la visibilité noire antillaise.
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