
Ancien maire du Gros-Morne et écrivain |
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| Naissance | 31 août 1914 |
| Décès | 19 janvier 1967 à 52 ans |
Aristide Maugée est un enseignant, poète et homme politique martiniquais, né le 31 août 1914 au Gros-Morne (Martinique) et décédé le 19 janvier 1967.
Humaniste et militant de la première heure, il fut l’un des proches d’Aimé Césaire et une figure de la pensée anticoloniale et du progrès social en Martinique.
Parcours intellectuel et formation
Après avoir obtenu son baccalauréat à Fort-de-France, Aristide Maugée poursuit des études de lettres à Paris où il rencontre Aimé Césaire.
Ensemble, ils fondent en 1933 l’Association des Étudiants Martiniquais et participent à la création du journal L’Étudiant Noir, organe militant de la jeunesse antillaise qui sera à l’origine du mouvement de la négritude.
Il obtient une licence ès lettres en 1939, puis enseigne en France avant d’être affecté au lycée Schœlcher à son retour en Martinique en 1942.
Très tôt, il rejoint Césaire, Suzanne Roussi-Césaire, René Ménil et Georges Gratiant dans la rédaction de la revue Tropiques (1941–1943), une publication clandestine qui célèbre la culture afro-caribéenne tout en dénonçant le régime de Vichy et le colonialisme.
Maugée épouse Mireille Césaire, la sœur d’Aimé, scellant aussi des liens familiaux profonds avec le poète martiniquais.
Engagement politique et social
Homme d’action, Aristide Maugée s’engage dans la vie publique à une époque charnière de la Martinique.
En 1956, il est élu maire du Gros-Morne, poste qu’il occupera jusqu’à son décès en 1967.
Son mandat est marqué par une politique de développement audacieuse : construction de la mairie actuelle, création du stade municipal (aujourd’hui Stade Aristide-Maugée), aménagement de routes rurales, fondation de crèches, d’écoles et d’un dispensaire.
Il a œuvré sans relâche pour désenclaver les quartiers isolés et soutenir la vie associative, encourageant la naissance d’une Maison des jeunes et de la culture (MJC) devenue aujourd’hui Maison des associations.
Proche d’Aimé Césaire et de Pierre Aliker, Aristide Maugée participe en 1958 à la fondation du Parti progressiste martiniquais (PPM), parti autonomiste et humaniste qui prône la dignité et la responsabilité du peuple martiniquais.
Héritage et reconnaissance
Décédé prématurément à 52 ans, Aristide Maugée laisse l’image d’un homme de conviction et d’un bâtisseur social. En 2017, pour le cinquantième anniversaire de sa mort, la municipalité du Gros-Morne a inauguré un mémorial Aristide Maugée afin d’honorer sa mémoire.
Une école primaire à Fort-de-France et le stade du Gros-Morne portent aujourd’hui son nom.
Sa pensée et son action continuent d’inspirer les générations d’intellectuels et d’élus attachés à la justice, à la culture et à la solidarité caribéenne.
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