Marc Pulvar

Marc Pulvar (1936–2008) fut un syndicaliste, enseignant et militant indépendantiste martiniquais, figure marquante de la vie politique et ouvrière de la Martinique durant la seconde moitié du XXᵉ siècle. 

Professeur de mathématiques de formation, il a profondément marqué son époque par son engagement pour la justice sociale, la défense des travailleurs et l’émancipation du peuple martiniquais.​

Parcours et engagements

Né à la Martinique en 1936, Marc Pulvar s’illustre très tôt dans les mouvements de jeunesse anticolonialiste. 

En 1962, il est membre et signataire du manifeste de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique (OJAM), intitulé La Martinique aux Martiniquais, texte fondateur de la conscience indépendantiste martiniquaise contemporaine.

En 1967, il cofonde avec Édouard Glissant l’Institut Martiniquais d’Études, établissement éducatif novateur centré sur la culture caribéenne et la réussite scolaire des jeunes défavorisés.

En 1980, il crée la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais (CSTM) et en devient le secrétaire général, marquant durablement le paysage syndical de l’île par son militantisme radical et sa défense acharnée des ouvriers martiniquais. 

Il milite également au sein du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) aux côtés d’Alfred Marie-Jeanne, et participe à la fondation du mouvement La Parole au Peuple, contribuant à structurer la revendication politique d’autonomie.

Son parcours est ponctué d’épisodes de répression et d’affrontements avec les autorités et le patronat, notamment après des actions syndicales violentes dans les années 1980. Malgré cela, il conserve une influence intellectuelle et politique considérable dans les milieux indépendantistes et populaires.

Pensée et héritage militant

Marc Pulvar défend une vision humaniste du fait syndical martiniquais : libérer le travailleur des rapports coloniaux et instaurer un modèle économique fondé sur la dignité et la souveraineté. Orateur reconnu, il a inspiré plusieurs générations de militants anticoloniaux en Martinique et dans la Caraïbe.

Ses discours liaient lutte sociale, conscience identitaire et défense du territoire, notamment à travers la protection des travailleurs agricoles et le respect du patrimoine environnemental.

Son influence marquera durablement la pensée syndicale caribéenne : la CSTM reste aujourd’hui l’une des principales structures de défense des travailleurs indépendants et des petits emplois du secteur informel.

Controverses et postérité

Après sa mort en 2008, le souvenir de Marc Pulvar a été profondément bouleversé. En février 2021, trois femmes de sa famille, Karine Mousseau, Barbara Glissant et Valérie Fallourd, l’ont publiquement accusé d’actes pédocriminels commis dans leur enfance, souhaitant « mettre fin à l’héroïsation du personnage ». 

Sa fille, la journaliste Audrey Pulvar, a confirmé avoir été informée des faits plusieurs années avant sa mort et a exprimé son soutien aux victimes.

Ces révélations ont conduit à une réévaluation difficile de son héritage, partagé entre son rôle majeur dans la lutte syndicale et l’impact tragique des crimes révélés posthumément.