Giraumon de Martinique

Le giraumon (Cucurbita maxima), parfois appelé giromon ou giraumont, est une courge antillaise emblématique, cultivée depuis l’époque des Indiens Caraïbes et associée aux jardins créoles de Martinique. 

Son nom dérive du mot tupi « jirumum » et souligne la profonde identité antillaise de cette plante rustique.​

Introduit et domestiqué dans les Amériques plus de 10 000 ans avant notre ère, le giraumon séduit par sa forme originale dite « turban » ou « bonnet turc » et par sa chair orange, dense et légèrement sucrée. 

Il fait partie de la grande famille des Cucurbitacées, regroupant potirons et potimarrons.​

Des variétés locales et robustes

Les variétés historiques du giraumon en Martinique sont reconnues pour leur rusticité, même si leur productivité est plus faible que celle des types hybrides modernes. Les variétés locales les plus cultivées sont :

• Entreprise
• Martinica
• Phoenix (à chair orange foncé)
• Tanker

On recense plus de 2 000 souches génétiques dans le monde, dont une dizaine de variétés spécifiquement adaptées au terroir martiniquais. Ces giraumons, à la fois décoratifs et nutritifs, cohabitent dans les jardins, où ils jouent un rôle de couverture végétale et de protection des sols.​

Culture, récolte et usages culinaires

Le giraumon est une plante annuelle coureuse facile à cultiver et très résistante. Son feuillage luxuriant et sa productivité modérée sont compensés par des fruits imposants (2 à 5 kg), riches en caroténoïdes, fibres, et oligo-éléments bénéfiques pour le transit intestinal et le bien-être cellulaire.​

En cuisine créole, sa chair sucrée se transforme en veloutés, gratins, soupes, et garnitures pour des plats typiques comme le migan de fruit à pain. 

Il est également présent dans la célèbre soupe joumou haïtienne et la giraumonade guyanaise. Le giraumon possède aussi des usages traditionnels en phytothérapie pour le soin des brûlures, de la peau et des affections chroniques.